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Olga Spessivtseva et Serge Lifar

Olga Spessivtseva

nkballet

La Chatte (1927)
Ballet en un acto
Libreto: Sobeka (Boris Kochno) d'après un mythe d'Ésope
Chorégraphie: George Balanchine
Musique: Henri Sauguet
Direction: Marc-César Scotto
Architecture, sculptures et costumes: Naum Gabo et Antoine Pevsner
Principaux interprètes : Olga Spessivtseva , la chatte (reprise : Alicia Nikitina) et Serge Lifar , le jeune homme

Comentario
Création à Monte-Carlo au Casino de Monte-Carlo le 30 avril 1927
Reprise à Paris au théâtre Sarah-Bernhardt le 27 mai 1927

Argumento
Un jeune homme, tombé amoureux d'une chatte, prie Vénus de la transformer en femme. La déesse y consent mais éprouve la fidélité de la jeune fille en faisant apparaître une souris dans la chambre nuptiale. Aussitôt l'ex-chatte poursuit l'animal et retrouve son ancienne nature, au grand désespoir de l'amoureux qui en meurt de chagrin.  

C'est la septième composition de George Balanchine pour les Ballets russes et la première qui remporte un véritable triomphe. Le projet de La Chatte prend forme lorsque Serge Diaghilev tente de convaincre Olga Spessivtseva - très réticente - de signer un engagement dans sa compagnie, en lui promettant la création d'un ballet à son intention. L'histoire, librement inspirée d'une fable d'Esope, n'est qu'un prétexte à l'élaboration d'une ouvre destinée à mettre la danseuse en valeur. Cet objectif est concrétisé par une distribution inhabituelle, sept danseurs masculins entourant Spessivtseva .

Contrairement à la recherche d'unité esthétique qui est la marque de l'entreprise de Diaghilev depuis le début de sa compagnie, ce ballet est caractérisé par la disparité des éléments qui le composent. Ainsi, les critiques anglais ont souligné le contraste entre la naïveté du thème de ce conte pour enfants et la complexité de son traitement chorégraphique relevant du problème de géométrie. Paradoxalement, c'est la réunion d'univers esthétiques apparemment hétéroclites qui produit tout son effet. Les danseurs, le corps enveloppé d'éléments de costumes en mica, semblent venir d'un autre monde. Mais cette étrangeté n'interdit pas l'évocation de la mythologie grecque, et la musique d' Henri Sauguet , dans sa simplicité et sa discrète modernité, vient alléger ce qu'aurait pu avoir de pompeux cet univers héroïque. L'ouvre appartient à la période moderniste des Ballets russes, où les chorégraphes empruntent à l'univers du music hall, du cirque ou du sport la conception de mouvements qui renouvellent le langage chorégraphique . Balanchine , s'inspirant comme à son habitude du corps de ses interprètes pour imaginer leurs mouvements, utilise leurs particularités pour les mettre en valeur et styliser leurs personnages. Spessivtseva , incarnation suprême de la forme la plus aérienne et la plus raffinée de la danse classique , a pour partenaire Serge Lifar , dont la danse athlétique et jaillissante doit encore, à l'époque, plus à l'instinct qu'à l'école. D'une part, le chorégraphe campe un monde masculin où le héros et ses six compagnons évoluent dans un univers gymnique, dont la structure géométrique est soulignée par les accessoires d' Antoine Pevsner . D'autre part, il compose des mouvements félins et élégants pour l'unique personnage féminin, dont l'étrangeté est ainsi mise en relief. Balanchine se rattache au monde grec antique de la fable originelle par la composition de pas et de figures qui évoquent la palestre, mais surtout par une exceptionnelle mise en valeur de la beauté des corps en mouvement qui frappe tous les spectateurs. La grâce de ses interprètes est unanimement considérée comme l'un des principaux éléments de la réussite du ballet . Lifar , alors dans toute la splendeur de sa jeunesse, y remporte son premier succès personnel, au point d'éclipser ses partenaires après le départ de Spessivtseva . Bien que le ballet ait été conçu pour elle et qu'elle y ait emporté un véritable triomphe lors de la première à Monte-Carlo, cette dernière ne parvient pas à accepter le modernisme des ballets de Diaghilev . Le directeur de la compagnie est privé à jamais du bonheur de présenter à Paris sa danseuse idéale, qui souffre alors d'une entorse à la cheville, probablement diplomatique. Alice Nikitina hérite du rôle dans la précipitation : elle ne dispose que de quelques heures pour l'apprendre, et le costume lui est ajusté pendant la première partie du spectacle. Elle remporte un tel succès qu'elle le danse jusqu'en 1929, ne s'arrêtant que parce qu'elle est blessée. La jeune Alicia Markova le reprend alors, et y confirme avec éclat l'épanouissement de son talent.


Naum Gabo et Antoine Pevsner dècor construit