Biografías

Carmontelle (Louis Carrogis) (1717 -1806)

Louis Carrogis, fils de cordonnier d'origine ariègeoise, est né à Paris en 1717.
On ne sait rien de lui jusqu'à l'âge de 38 ans où on le retrouve, sous le nom de monsieur de Carmontelle, au service du duc d'Orléans ( petit-fils du Régent ), dans ses premières fonctions de dessinateur, lecteur et amuseur.
Pour distraire ses protecteurs dans les longues garnisons de la guerre en dentelles, il lève des plans militaires et caricature toute la dragonnaille de l'armée.
De retour à Paris, il se distinguera dans la bonne société en faisant le portrait de toutes les célébrités du temps ( de délicieuses petites aquarelles où le sujet est toujours représenté de profil ). Ces portraits sont pour la plupart conservés aujourd'hui au musée Carnavalet ou à celu de Chantilly. Le plus connu est celui qui représente le petit Mozart au piano avec toute sa famille. Et c'est à Carmontelle que Voltaire commandera la fameuse gravure qui fera le tour de l'Europe pour la souscription en faveur de "la malheureuse famille Calas"!

Amuseur, il fera l'invention de ses "transparents" : une machinerie ingénieuse , placée à contre-jour des fenêtres, constituée de deux grandes bobines qui se dévident et qui préfigure en quelque sorte les lanternes magiques et les dessins animés.
Plus tard il en vendra le brevet à Catherine II de Russie, ce qui adoucira quelque peu la misère de ses vieux jours.
C'est la machinerie de ces "transparents" qui inspirera à Jean-Paul Moye la scénographie du spectacle qui sera présenté au Nouveau théâtre de Besançon, Centre dramatique National de Franche-Comté, en mai 1989.

Mais c'est surtout par ses Proverbes que Carmontellle acquerra ses propres lettres de noblesse. Il en écrira plusieurs centaines ( un peu plus de cent seront conservés - souvent édités sans nom d'auteur ).
Les proverbes sont de petites scènes, parfois agrémentées de couplets , écrites dans un style trés quotidien, retraçant le plus fidèlement des petits haut-faits de la vie courante dans tous les milieux sociaux. Ce sont plutôt des canevas, prétextes à improvisations. Ils étaient joués dans les salons par les nobles, et ce fut même une mode qui fit fureur dans la seconde moitié du 18e siècle, dans ce temps qui allait engendrer les bouleversements sociaux que l'on sait.
Mais, outre le fait que, par leur diversité et leur multiplicité , les proverbes finissaient par être un miroir fidèle d'une société en voie de décomposition, ils devaient leur triomphe immédiat parce que c'était un jeu .
Certains nobles étaient acteurs amateurs ( ils interprétaient tous les rôles, depuis eux-mêmes jusqu'au bas peuple ) et les autres, en tant que spectateurs, devaient deviner le Proverbe illustré par l'improvisation ( un peu comme dans le jeu des métiers ) .
Cette vogue des proverbes durera jusqu'au 19e siècle et Alfred de Musset s'en emparera ( "On ne badine pas avec l'amour", "Il ne faut jurer de rien", "Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée" ) allant même dans "On ne saurait penser à tout " jusqu'à emprunter presque mot pour mot certaines scènes du "Distrait" de notre cher Carmontelle.

A la mort du duc d'Orléans, Carmontelle se retrouvera naturellement au service de son fils, Philippe - ce même Philippe d'Orléans, qui, plus tard, sous la Révolution, sera député de la Montagne sous le nom de Philippe- Egalité, ami de Robespierre, et qui votera la mort de son cousin Louis XVI, entraînant par son choix un grand nombre d'indécis.
C'est pour Philippe d'Orléans que Carmontelle dessinera les plans du parc Monceau à Paris - une conception baroque s'inspirant des ruines de plusieurs civilisations antiques.
Après Thermidor, Carmontelle passera encore entre les gouttes ( de sang ) et finira retiré et pauvre dans un petit logement de la rue Vivienne où il mourra le 26 décembre 1806, âgé de 89 ans, sous le règne de Napoléon.

Complètement inconnu aujourd'hui, Carmontelle fut longtemps au répertoire de la Comédie Française. Nous avons un programme de 1937 où l'on y présente deux de ses meilleurs proverbes : LE VEUF et LE SEIGNEUR AUTEUR .


Jean Dauberval avec Mlle Allard dans Sylvie
Gravure anonyme d´aprés Carmontelle


portrait par lui meme (1765)

"CARMONTELLE
ou la Révolution dans un Salon"
Comédie avec chansons
( musique d'Alain Roizenblat )
Texte de Sarah Sanders et Jean françois Prévand d'après la vie et l'oeuvre de CARMONTELLE
( au Nouveau Théâtre de Besançon - 1989 )


Jean Paul Moye en train de réinventer
la "machine" ( Besançon - 1989 )


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