HOME | ESCUELA | GALERIA | ENCICLOPEDIA DE LA DANZA | CONTACTO
Enciclopedia de Danza
La dance pantomime

Jusque là, la danse était muette; désormais, le geste servira à dire "ce que rien ne peut exprimer". En opposition à la danse mécanique ou d'exécution, ce geste sera le fondement de la danse pantomime en action.
"La première ne parle qu'aux yeux, et les charme par la symétrie de ses mouvements, par le brillant des pas et la variété des temps, par l'élévation du corps, l'aplomb, la fermeté, l'élégance des attitudes, la noblesse des positions. Ceci n'offre que la partie matérielle.
La seconde est l'âme de la première; elle lui donne la vie et l'expression, et, en séduisant l'oeil, elle captive le coeur et l'entraîne aux plus vives émotions. Voilà ce qui constitue l'art".

L'introduction du sentiment dans la danse s'accompagne d'une simplification de celle-ci : "Plus les pas seront simples, et plus il sera facile de leur associer de l'expression et des grâces". Est-ce pour cela qu'il faille renoncer à la virtuosité ? Non ! "Ce ne serait point m'entendre que de penser que je cherche à abolir tous les pas difficiles et brillants et toutes les positions élégantes de la danse, mais il convient de les refuser lorsqu'ils ne participent pas à l'action".

Pour Noverre, "les grands hommes ne doivent créer que de grandes choses". Le tragique est plus convenable à l'expression de cette "grandeur", et, par conséquent, plus apte à fournir des sujets de ballets.

Pour certains, Noverre devra se défendre d'avoir cherché à réduire la danse à une simple et "vulgaire" pantomime. Il se défend en disant "la quantité d'élèves que j'ai formés à ce genre prouve suffisamment que j'ai partagé mes études entre la grâce du métier et les charmes de l'expression". En effet il est fier de la danse de son temps et de constater que les danseurs possèdent "des jambes et une exécution que leurs prédécesseurs n'avaient point".

Le "demi-échec" de Noverre, réformateur venu trop tôt dans un siècle de grands succès, a une heureuse conséquence. Les capitales étrangères accueillent les artistes, les encouragent et font fructifier leurs idées. La danse française n'est plus reine absolue, et les Italiens, quelle que soit leur formation, reprennent une assurance qu'ils avaient perdue au siècle de Louis XIV. A saint-Pétersbourg, Français et Italiens se rencontrent, s'affrontent, se marient parfois. On ne sait plus au juste d'où vient le style mais un point se dégage : les Italiens montrent un goût marqué pour la vigueur et l'acrobatie.
Pendant que Noverre écrit : "Moi-même, monsieur, je ne suis plus aujourd'hui considéré comme un vieux radoteur incommode; cependant, on s'attache à m'imiter, mais, hélas, de quelle manière!".